Poésie norvégienne
Il y a quelques années, j’ai découvert au hasard d’un rayon poésie d’une librairie des textes du norvégien Olav H. Hauge (1908-1994) et ils ont immédiatement touché mon cœur. Et cet été je suis allée faire un tour dans son village natal où on peut visiter un musée extraordinaire qui lui est dédié. Avec peu de mots, tous très simples, Hauge réussit à créer des associations fulgurantes d’une grande beauté. Toute en sobriété, son écriture va à l’essentiel. Ce sont des tableaux épurés écrits par une sorte d’ermite-jardinier pour qui l’observation de la nature apporte de nombreuses réponses et nourrit son intériorité. Souvent ses textes sont construits à la manière des haïkus japonais, mais ils sont totalement ancrés dans la terre et cette matérialité les en distingue et leur donne un côté « rugueux », brut et sauvage bien différent. « Je veux qu’un poème soit tel que tu puisses habiter dedans » dit-il au lecteur. Poussez la porte...
Pour mieux connaître Hauge, vous pouvez visiter ce site http://www.recoursaupoeme.fr/chroniques/olav-h-hauge/la-r%C3%A9daction et lire la préface de François Monnet, son traducteur en français, dans le recueil Nord profond réédité en 2011 chez Bleu autour. Je vous propose deux poèmes extraits de ce recueil:
Demande au vent
« Demande au vent
quand il est à bout de souffle.
Il voyage loin
et revient souvent
avec les bonnes réponses ».
Ton chemin
« Personne n’a frayé le chemin
que tu vas parcourir
dans l’inconnu
dans le bleu.
C’est ton chemin.
Seul,
tu vas le parcourir. Il est
impossible de revenir en arrière.
Toi-même ne peux
marquer le passage
et le vent efface tes traces
dans la montagne nue ».