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La cabane à livres du renard
La cabane à livres du renard
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30 mars 2017

D'Acier

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Cela fait déjà six ans que le premier roman de Silvia Avallone, D’Acier  - chez Liana Levi Piccolo-, a été traduit en français, mais j’en ai entendu parler pour la première fois il y a quelques semaines lors d’une émission de La Grande Librairie. Elle était l’invitée surprise pour Daniel Pennac. Et là tout à coup, l’émission qui ronronnait gentiment a pris des couleurs, de la chaleur. Le livre ressemble vraiment à son auteur ! Il est foisonnant, chatoyant, ça hurle, ça se dispute, c’est italien sans aucun doute. Cela se passe en Toscane. Ah non, pas la Toscane des cyprès, des villes d'art et de l'empreinte étrusque. A Piombino,  l’air, l’eau, les sédiments, les sols, tout est pollué. Car Piombino est la ville sidérurgique par excellence. La Lucchini dont il est question dans le roman, qui est un des personnages principaux avec son haut fourneau n°4, existe réellement et encore aujourd’hui emploie 2500 salariés. C’est cette vie qu’Anna et Francesca, au seuil de leurs quatorze ans, refusent de toutes leurs forces. Ne pas ressembler à leurs mères et échapper à leurs pères, à leurs frères, à leur classe sociale. Célébrer leur jeunesse et les sentiments qu’elles partagent, en faire le ciment de leur vie future. Avec le mirage de l’île d’Elbe à quelques encablures… Ce roman vous explose au visage. Les images sont fortes, crues, violentes, hallucinantes comme ce que vit et subit chacun des protagonistes, comme les relations qu’ils tissent entre eux. Silvia Avallone nous donne à voir une société italienne où les hommes ne veulent pas que leurs filles ou leurs sœurs ressemblent à des putes alors même qu’ils sont incapables d’avoir un autre type de rapport avec les femmes. Elle dépeint aussi un monde du travail essentiellement masculin autour du haut fourneau où la drogue permet de résister à la chaleur, à la cadence, aux risques permanents. Enfin, elle brosse quelques portraits de femmes extrêmement attachants, en déséquilibre permanent entre leurs aspirations personnelles et les carcans de la société italienne. C’est un très beau roman.

 

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